Lieu : Hotel des Postes – Luxembourg (Lux)
Programme : restructuration d’un édifice patrimonial classé. Création d’une cour intérieure couverte, d’un auditorium et réaménagement de 6000 m² de surfaces tertiaires.
Superficie : 8 000 m² SDP
Budget : 23 000 000 € HT
Calendrier : appel à idées 2016
Maitrise d’ouvrage : Post Group Luxembourg
Maitrise d’oeuvre : AUA Paul Chemetov (mandataire) / Lherm Gallizia Architectes / Georges Reuter
Transformer la poste centrale édifiée par Sosthene Weiss à partir de 1907, c’est d’abord et avant tout conserver tout ce qui est authentique et original en débarrassant le bâtiment des scories des interventions successives, mêmes faites de façon mimétique qui ont brouillé la valeur patrimoniale du bâtiment et sa lecture par des visiteurs contemporains.
Au départ, une façade principale symétrique orientée vers l’Ouest s’ouvre sur la place Hamilius. Aujourd’hui, la construction en cours du centre commercial, œuvre de l’architecte Norman Foster, va encore accentuer le rôle de pivot de ce bâtiment et son importance dans la forme urbaine de la ville de Luxembourg. Pour faire un lieu aussi emblématique de notre temps que le fut la poste centrale au début du XXe siècle, il faut en conforter le rôle de repère à l’échelle de la ville et lui donner une identité singulière. Il faut ainsi retrouver la cour souhaitée par Sosthène Weiss et qui fut ensuite le théâtre d’extensions bâties de façon anarchique. Ainsi, le projet prévoit un espace public couvert s’ouvrant sur la ville par trois de ses façades, permettant ainsi aux piétons de traverser ce lieu protégé par une verrière.
Les services commerciaux de la Poste, une cafétéria et quelques commerces participent à l’évidence quotidienne de cette serre dont l’ambiance renvoie aux galeries du XIXe siècle dont quelques beaux exemples existent à Bruxelles comme à Paris ou à Milan. Masse et transparence, tel fut l’intitulé d’une étude sur les galeries couvertes : ici la nouvelle transparence donne tout son intérêt à la masse bâtie du projet de Sosthène Weiss. La façade historique de l’aile Nord côté cour ne pouvant être retrouvée (les travaux des années 1950 l’ayant défigurée), un grand mur rideau se détachant de l’ancien nu des maçonneries du projet de Weiss se développe en hauteur et en prolongement de la verrière. Cet écran permettra aussi l’installation de cellules LED de nouvelle génération pouvant animer la façade sur cour.
Ce décalage par rapport à la façade existante permet de maintenir et de prolonger le principe distributif de Sosthène Weiss sur l’aile Nord, offrant ainsi des plateaux qui peuvent se recouper autant que le permet l’entraxe des trumeaux des fenêtres existantes, au gré de la programmation souhaitée.
